Parcoursup : juste ou injuste ?

23/06/2022 | Orientation

Parcoursup est devenu en 5 ans la principale voie d’accès aux formations du supérieur. Au cours de la récente campagne présidentielle, les slogans n’ont pas manqué pour disqualifier ou au contraire louer les mérites de la plateforme : « ignominie », « brise-vocation », « Koh Lanta de l’orientation professionnelle », « boîte noire », et bien sûr « formidable réussite » pour ses promoteurs (1). Alors, qu’en penser ? Juste ou injuste, Parcoursup ?

 

L’équipe d’EVOCAE a plongé aux côtés des jeunes de la 1ère promotion du programme, composée d’étudiants et de néo-bacheliers, pour se frotter aux différents systèmes d’accès à l’enseignement post bac. 6 mois après le début du parcours, les résultats sont là : sur 16 jeunes qui ont suivi le parcours, 13 ont été reçus dans l’établissement et la formation qu’ils avaient demandés prioritairement ; 2 ont choisi de démarrer leur vie professionnelle et travaillent aujourd’hui dans le domaine qu’ils ont choisi ; 1 étudiante a quitté le programme faute d’engagement.

 

1èr enseignement: l’offre de formation en France est foisonnante. Il est pour ainsi dire impossible de ne pas trouver le dispositif de formation adéquat tant il existe d’alternatives. La libéralisation de l’apprentissage depuis 3 ans a encore accru l’offre de formation, alimentée depuis 20 ans par la démographie dynamique de la France et par la course aux études longues et aux diplômes. Parcoursup n’est qu’une modalité d’accès aux études post-bac : nombre d’écoles, de CFA, d’entreprises, de dispositifs sociaux et d’insertion performants proposent des parcours de formation utiles, efficaces sans passage obligé par la plateforme Parcoursup. Ne nous en privons pas !

 

2ème enseignement: l’information est partout, mais l’accès à la bonne information est difficile. A mesure que l’offre de formations se développe dans tous les secteurs et pour tous les publics, et que les technologies ont supprimé les limites à la production et à la communication d’informations sur ces formations, le défi pour tous est devenu la capacité de chacun à récolter et à organiser l’information utile. Peu le font car bien chercher c’est d’abord savoir ce qu’on cherche. Trier tant d’informations demande en effet des capacités d’analyse et une persévérance qui sont loin d’être à la portée de tous.

 

3ème enseignement: faire un choix d’orientation est autre chose que rassembler de l’information. A EVOCAE, nous pensons qu’orienter un jeune est d’abord un acte d’éducation au choix. Or éduquer demande du temps. Que faire quand le modèle d’orientation favorise les jeunes qui vont vite et empruntent des chemins balisés et sans détour? Et pour ceux qui ont besoin de temps, comment les aider quand l’époque nous enjoint d’accélérer sans cesse nos processus et nos rythmes de vie, nous rendant de moins en moins capables de consacrer du temps aux choses incompressibles?

 

4ème enseignement: trop de jeunes restent seuls face à la complexité de leur environnement. Trop de dispositifs s’adressent aux jeunes comme si les outils les rendaient autonomes. La plupart des jeunes n’ont pas l’autonomie qu’on leur prête, et les outils technologiques entretiennent leur isolement face aux grandes questions existentielles qui traversent leur vie. Pour éduquer et accompagner, il faut des personnes formées et disponibles et ensuite seulement quelques outils… « intelligents ».

 

Alors, injuste Parcoursup ? La plateforme est un miroir de notre société technologique: l’outil ne doit pas nous exonérer de nos responsabilités vis-à-vis des jeunes. Sous les apparences de la facilité et de la rapidité, l’usage éclairé de Parcoursup demande en fait du temps, une éducation, des personnes formées et disponibles pour accompagner ceux qui en ont besoin: notre responsabilité est d’insérer cet outil dans un écosystème éducatif à la hauteur des enjeux de l’orientation.

 

François-Xavier Huard, directeur d’EVOCAE

 

(1) https://www.liberation.fr/societe/education/parcoursup-lyceens-et-etudiants-ont-jusqua-minuit-pour-remplir-leurs-voeux-20220329_HQT4BIFI35BKDGNUVOZDLOWG6U/

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Julie Tardieu

Responsable pédagogique

Julie Tardieu est diplômée d’un master en Sciences de l’Education obtenu à l’université Paris V (2009). Elle a acquis une longue expérience dans l’animation et la direction de projet d’éducation et de formation destinés aux jeunes adultes au sein de différentes ONG internationales et dans des pays du Sud : Maroc, Sénégal, République Dominicaine, Philippines, Cambodge, Viêt-Nam, Madagascar, Proche-Orient. Coordinatrice des programmes Education à l’IECD de 2018 et 2020, elle a contribué au développement du programme SESAME. Grâce à son sens aigu de l’accompagnement des jeunes et à son savoir-faire pédagogique, elle pose les bases d’une pédagogie innovante et d’une vision éducative complète adaptée aux besoins des jeunes étudiants.

EVOCAE : une césure post-bac pour bien s’orienter

Pourquoi de nombreux étudiants à travers le monde choisissent de faire une césure ?

Peu fréquente en France, la césure au début de ses études est très pratiquée dans les pays anglo-saxons , en Allemagne ou dans les pays scandinaves.

Faire une césure, c’est choisir d’interrompre ses études pour :

  • élargir son horizon, faire des rencontres, voyager…
  • acquérir des expériences nouvelles à travers divers engagements (projets, travail, passions…)
  • se découvrir et se former différemment

Tous les jeunes qui vivent cette expérience sont unanimes : la césure aide à mieux se connaître et à clarifier son projet de vie!

2 manières de rejoindre EVOCAE :

Ou bien

Vous demandez à réaliser votre année de césure dans le cadre de Parcoursup, ce qui vous permet d’avoir le statut d’étudiant.

Vous ne pouvez pas demander la césure sur Parcoursup, et vous vous inscrivez alors auprès d’une Mission locale ou de Pôle Emploi.

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Jacques de Chateauvieux

Enseignant Entreprise
Jacques a consacré sa vie professionnelle à transformer et à développer les activités de son entreprise familiale, le Groupe Bourbon, dont il fit un leader mondial. Par ailleurs, avec son fonds de dotation familial, il soutient des programmes éducatifs ambitieux à Madagascar et en France.

Wayan Merland

Enseignant en sciences
Wayan Merland est diplômé d’un master en Chimie à l’université de Montpellier II (2014) et d’un master de Biotechnologie / Pharmacologie de l’université de Science et Technologie d’Hanoï (2016). Engagé d’abord dans des activités de R&D en entreprise, il a ensuite entamé un parcours d’enseignant en collège et lycée en Afrique du Sud puis en France.

Emma Paolin

Chargée de communication & réseaux sociaux

Emma Paolin a obtenu un Master en Commerce et Marketing à l’ESG d’Aix-en-Provence (2023), avant d’entamer cette année un Master 2 en Communication digitale à l’ECS de Marseille. C’est dans ce cadre qu’elle est venue réaliser sa dernière année d’alternance à EVOCAE, après une 1ère expérience de 2 années au sein du service commercial de la célèbre confiserie du Roy René

Pamela Jijon

Enseignante en langues et humanités
Pamela Jijon est diplômée d’un doctorat de philosophie obtenu à l’université Paris VIII (2012). Elle a développé une riche expérience d’enseignement à la fois dans le secondaire et le supérieur, en France et à l’étranger. Par ailleurs, elle n’a jamais cessé d’approfondir et d’élargir son engagement dans les arts de la scène, à Paris et en Amérique Latine. Elle a mené divers travaux de recherche, participé à des publications et développé une riche activité de mise en scène et de programmation. 

Mathilde de Wailly

Accompagnatrice référente
Mathilde de Wailly est diplômée d'un Master en Affaires publiques et Culture de l'IEP de Paris (2016). Elle est également titulaire d'un Master Culture & Society de la London School of Economics (2013). Passionnée de musique et de théâtre, elle a collaboré à divers projets musicaux et culturels en France et à l'étranger. Avant de rejoindre EVOCAE, elle a coordonné la création et le développement de programmes musicaux et éducatifs en faveur de jeunes issus de quartiers populaires à Marseille.

Antonella Cellot-Desneux

Directrice des relations institutionnelles et des partenariats

Antonalla Cellot Desneux a travaillé de nombreuses années chez SFR, où elle a notamment créé et développé la direction RSE et la fondation du Groupe. A ce poste, elle a contribué au développement de nombreux projets d’innovation sociale aujourd’hui reconnus pour leur impact (Groupe Arès, Article 1, Mozaïc RH…). Elle a poursuivi son engagement au sein de l’AFM Téléthon et des Entreprises pour la Cité. Tout en conservant son rôle au sein de plusieurs fondations d’entreprises, elle a récemment créé ou développé plusieurs MBA (communication stratégique, développement durable…).

François-Xavier HUARD

Directeur du programme
François-Xavier Huard est diplômé d'HEC (2003). Pendant 12 ans dans l’industrie métallurgique (Vallourec, Aubert&Duval), il a acquis une solide expérience opérationnelle et managériale. Son parcours l'a aussi conduit à passer plusieurs années dans des missions de solidarité : d'abord dans le monde rural au Cambodge pour les ONG Enfants du Mékong et 1001 Fontaines, puis plus récemment à Madagascar où il a dirigé pour l'Institut européen de coopération et de développement (IECD) le programme SESAME entre 2018 et 2020. Inspiré par le modèle d’accompagnement qu’il y a observé, il a choisi de poursuivre son aventure éducative en fondant EVOCAE à Marseille en 2021.